Le rôle du psychothérapeute
face au harcèlement

Les causes du comportement de harceleur peuvent être complexes et variées. En tant que thérapeute, nous aidons l’enfant ou l’adolescent harceleur, afin qu’il puisse comprendre la situation et choisir de prendre un meilleur chemin (les sanctions relèvent de la justice).

Voici ce qui peut amener un enfant ou un adolescent à harceler :

1. Problèmes personnels ou familiaux : Les harceleurs peuvent avoir des problèmes personnels ou familiaux, tels que des conflits à la maison, des problèmes de comportement, des antécédents de victimisation ou un manque d’estime de soi. Le harcèlement peut être une façon pour eux de détourner leur propre douleur ou colère sur les autres.

2. Pression des pairs : Les groupes d’amis peuvent exercer une forte pression sur un individu pour qu’il participe au harcèlement. Parfois, les harceleurs craignent de devenir eux-mêmes des victimes s’ils n’obéissent pas aux attentes de leur groupe.

3. Manque d’empathie : Certains harceleurs peuvent manquer d’empathie, c’est-à-dire la capacité de comprendre et de ressentir les émotions des autres. Ils peuvent ne pas réaliser l’ampleur de la souffrance qu’ils infligent.

4. Influence des médias et de la culture : Les médias, la culture populaire et les jeux vidéo peuvent parfois normaliser la violence ou le harcèlement, ce qui peut influencer le comportement des jeunes,

5. Problèmes de comportement appris : Dans certains cas, les harceleurs peuvent avoir été témoins ou avoir été eux-mêmes victimes de comportements de harcèlement, ce qui peut contribuer à perpétuer ce cycle de violence.

6. Inégalités de pouvoir : Le harcèlement peut découler d’une perception erronée de l’inégalité de pouvoir, où les harceleurs se sentent supérieurs aux victimes en termes de statut social, de popularité ou de force physique.

7. Anonymat en ligne : Les harceleurs peuvent se sentir moins inhibés lorsqu’ils sont derrière un écran et anonymes.

8. Recherche de pouvoir et de contrôle : Certains harceleurs cherchent à obtenir un sentiment de pouvoir et de contrôle sur d’autres personnes en les intimidant ou en les maltraitant.

9. Comportements de groupe : Le harcèlement peut parfois découler de dynamiques de groupe où les harceleurs agissent de manière plus agressive lorsqu’ils sont en groupe que lorsqu’ils sont seuls.

Chaque cas de harcèlement peut être unique, et il n’y a pas de profil type pour un harceleur.

Le harcèlement au sein de l’école, également appelé harcèlement scolaire ou intimidation survient lorsque des élèves ciblent délibérément et de manière répétée un autre élève ou un groupe d’élèves avec des comportements négatifs, cruels ou intimidants.

Ce comportement peut prendre diverses formes, notamment le harcèlement verbal (insultes, moqueries), le harcèlement social (exclusion délibérée, propagation de rumeurs), le harcèlement physique (violence, agressions) et le harcèlement en ligne (cyber harcèlement), qui se produit sur les médias sociaux ou via des messages électroniques.

Le harcèlement a des conséquences graves sur la santé mentale, le bien-être et la réussite scolaire des victimes. Il peut entraîner de l’anxiété, de la dépression, une baisse de l’estime de soi, des problèmes académiques, voire des comportements autodestructeurs.

Les mesures pour lutter contre le harcèlement au sein de l’école incluent :

1. Sensibilisation et éducation : Les écoles doivent mettre en place des programmes de sensibilisation et d’éducation pour les élèves, les enseignants et les parents afin de reconnaître les signes du harcèlement et d’apprendre à le prévenir.

2. Politiques et procédures : Les écoles devraient élaborer des politiques et des procédures de prévention et d’intervention en cas de harcèlement. Cela inclut la création de canaux de signalement confidentiels et la garantie de la protection des victimes.

3. Formation du personnel : Les enseignants et le personnel scolaire doivent être formés pour identifier le harcèlement, soutenir les victimes et intervenir efficacement pour mettre fin au harcèlement.

4. Création d’un environnement sûr : Les écoles doivent travailler à créer un environnement où les élèves se sentent en sécurité pour signaler le harcèlement, où le respect mutuel est encouragé, et où les sanctions sont appliquées aux harceleurs.

5. Soutien aux victimes : Les victimes de harcèlement doivent bénéficier de soutien psychologique et émotionnel, ainsi que d’un accompagnement pour les aider à surmonter les traumatismes.

6. Intervention disciplinaire : Les écoles doivent prendre des mesures disciplinaires appropriées à l’encontre des harceleurs pour dissuader de tels comportements.

Il est crucial de reconnaître que le harcèlement à l’école primaire ne doit pas être ignoré ou minimisé. Il est important d’agir rapidement et efficacement pour soutenir les victimes, éduquer les harceleurs potentiels et créer un environnement scolaire sûr et bienveillant pour tous les élèves.

 

Le harcèlement en dehors de l’école fait référence à des situations où des individus sont victimes de harcèlement, d’intimidation ou de comportements négatifs dans des environnements autres que l’école. Ces environnements peuvent inclure le domicile, les activités parascolaires, les espaces publics, les réseaux sociaux en ligne, le lieu de travail, etc. Le harcèlement en dehors de l’école peut affecter des personnes de tout âge, des enfants aux adultes.

Voici quelques exemples de situations de harcèlement en dehors de l’école :

Harcèlement en ligne (cyber harcèlement) : Cela peut inclure des insultes, des menaces, des diffamations, la diffusion de photos ou de vidéos humiliantes, le piratage de comptes, etc., sur les réseaux sociaux, les forums en ligne ou par le biais de messages électroniques.

Harcèlement familial : Les membres de la famille peuvent être victimes de harcèlement émotionnel, verbal ou physique de la part d’autres membres de la famille.

Harcèlement au travail : Les adultes peuvent être victimes de harcèlement de la part de collègues, de superviseurs ou d’autres personnes sur leur lieu de travail.

Harcèlement dans les communautés : Le harcèlement peut également survenir dans les quartiers, les groupes sociaux, les clubs, les églises ou d’autres communautés.

Ce harcèlement, moins médiatique, fait également des ravages. Une prise en charge psychothérapeutique peut atténuer dans un premier temps les symptômes, et dans un second temps, redonner à la personne une estime renforcée de soi.

Le risque suicidaire chez les enfants et les adolescents suite à du harcèlement est une réalité de plus en plus fréquente de nos jours.

Les signes de risque suicidaire peuvent varier d’une personne à l’autre, mais certains indicateurs se retrouvent :

1. Dépression persistante ou tristesse profonde.
2. Isolement social ou retrait soudain.
3. Perte d’intérêt pour les activités autrefois appréciées.
4. Changements dans les habitudes alimentaires et de sommeil.
5. Parler de la mort ou exprimer des pensées suicidaires.
6. Donner des signaux d’adieu ou écrire des lettres de suicide.
7. Automutilation ou comportements à risque.

Il est essentiel de prendre ces signes au sérieux et de ne pas attendre pour parler à l’enfant ou l’adolescent, et/ou contacter son médecin traitant et un psychothérapeute.

Le plus souvent, quand l’enfant ou l’adolescent trouve, au sein d’un espace qui lui est réservé, éloigné des contraintes familiales éducatives et scolaires, une oreille attentive, il arrive progressivement à exprimer ses craintes, son angoisse et le risque suicidaire alors s’éloigne.

Le lien entre le harcèlement et les troubles du comportement alimentaire peut être complexe et multifactoriel.

Quelques pistes :

Stress et déclencheurs émotionnels : Le harcèlement peut entraîner un stress significatif et des émotions négatives. Certains individus réagissent à ce stress en développant des comportements alimentaires désordonnés comme le surmenage ou la sous-alimentation, utilisant la nourriture comme moyen de faire face aux émotions.

Image corporelle et pression sociale : Les commentaires ou le harcèlement liés à l’apparence physique peuvent contribuer à une mauvaise image corporelle. Cela peut inciter certaines personnes à adopter des régimes restrictifs ou à avoir une perception déformée de leur propre corps.

Imitation de comportements malsains : Parfois, les personnes harcelées peuvent imiter les comportements alimentaires malsains de leurs agresseurs dans le but de s’intégrer ou de faire face à la pression sociale.

Isolement social : Les victimes de harcèlement peuvent se retirer socialement, ce qui peut les isoler. Leur comportement alimentaire peut être influencé par cet isolement, qu’il s’agisse de trop manger en solitaire ou de se priver de nourriture pour se sentir en contrôle.

Besoin de contrôle : Les troubles alimentaires, comme l’anorexie ou la boulimie, peuvent être liés à un besoin de contrôle dans des situations où la personne se sent vulnérable. Le harcèlement peut créer un sentiment d’impuissance, ce qui peut renforcer le besoin de contrôler la nourriture.

Chaque personne réagit différemment au harcèlement, et le lien entre le harcèlement et les troubles alimentaires peut varier d’une personne à l’autre. Dans tous les cas, il est crucial de chercher un soutien professionnel pour traiter à la fois les troubles du comportement alimentaire et les effets du harcèlement sur la santé mentale et émotionnelle.

Le lien entre le harcèlement et l’addiction est multiple. Voici comment ces deux problèmes peuvent être liés :

Coping et automédication : Les personnes victimes de harcèlement peuvent utiliser des substances addictives (comme l’alcool, les drogues ou même la nourriture) comme moyen d’automédication pour faire face au stress, à l’anxiété et à la dépression causés par le harcèlement.

Isolement social : Le harcèlement peut entraîner un isolement social, ce qui peut augmenter le risque de développer des dépendances. Les personnes peuvent se tourner vers les substances addictives pour tenter de gérer la solitude et l’isolement.

Effets sur l’estime de soi : Le harcèlement peut avoir un impact significatif sur l’estime de soi et la confiance en soi. Les personnes qui se sentent dévalorisées à cause du harcèlement peuvent être plus enclines à utiliser des substances pour se sentir mieux ou pour échapper à la réalité.

Cycle de dépendance : Une fois qu’une dépendance est développée, elle peut contribuer à perpétuer le cycle de harcèlement, car les personnes sous l’influence de substances addictives peuvent être plus vulnérables et susceptibles de devenir à nouveau des cibles de harcèlement. La personne se trouve “sous emprise” de la substance addictive.

Effets sur la prise de décision : Les substances addictives peuvent altérer le jugement et la prise de décision. Cela peut rendre plus difficile pour une personne de faire face au harcèlement de manière constructive.

Le lien entre le harcèlement et l’addiction peut varier d’une personne à l’autre, et toutes les personnes harcelées ne développeront pas nécessairement une dépendance.