Addiction
L’addiction n’est pas un simple excès de consommation de produits plus ou moins toxiques. En psychanalyse, elle révèle une tentative (infructueuse) de combler une sensation de vide intérieur ou de fuir une douleur psychique.
Les grands symptômes incluent la perte de contrôle, le manque, l’isolement et le repli sur soi. On y retrouve des tentatives de régulation de l’angoisse et souvent une impossibilité à symboliser la souffrance.
Les objets addictifs (substances, écrans, sexe, travail) sont utilisés comme des pansements psychiques.
L’addiction touche aujourd’hui près de 20 % des adolescents et près d’un tiers des adultes selon les études récentes. Des figures connues comme Elton John (drogue), Lady Gaga (antidouleurs) ou Brad Pitt (alcool et cannabis) ont témoigné publiquement de leur parcours. Plus récemment, le trublion Elon Musk a avoué consommé de la kétamine.
La psychothérapie analytique cherche à comprendre le “pourquoi” de cette dépendance, qui a souvent ses racines dans les premieres années de la vie pour permettre ensuite de se reconstruire, loin de cet esclavage.
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Addiction chez l’adulte
L’addiction à l’âge adulte prend souvent une forme plus insidieuse que chez l’adolescent. Le sujet peut fonctionner socialement tout en étant pris dans une dépendance qui régule, à son insu, son équilibre psychique. Ce sont souvent des personnes hyper-adaptées, brillantes, performantes, mais avec une souffrance silencieuse. L’addiction leur permet de tenir, de dissocier ou de faire écran à une douleur ancienne. Les objets addictifs varient : substances, drogues, médicaments, sport, sexualité, surinvestissement professionnel… mais tous obéissent à une logique de contrôle et de fuite du réel.
La psychanalyse explore les racines inconscientes de cette dépendance, souvent liées à des traumas ancien – on retrouve souvent un manque primaire, c’est à dire, tres ancien, une honte qui n’arrive pas à s’exprimer ou un désir refoulé. L’objectif de la psychothérapie est de réintroduire la parole, la capacité à penser, l’imagination, les projets, là où le symptôme s’était installé comme unique solution.
Addiction au sexe chez l’adulte
L’addiction sexuelle est souvent confondue avec une hypersexualité ou une liberté assumée. Pourtant, elle se traduit par une impossibilité à construire une relation affective stable, un besoin impérieux, une culpabilité et souvent une dissociation émotionnelle.
Le sujet utilise le sexe comme un anesthésiant psychique, parfois en réaction à un traumatisme précoce ou à une insécurité affective profonde. Ce comportement cache une tentative d’apaiser une angoisse archaïque, de restaurer une maîtrise narcissique.
La psychanalyse vise ici à restaurer une articulation entre désir, altérité et parole. L’objectif n’est pas de censurer, mais de sublimer.
Addiction aux drogues
La toxicomanie adulte n’est pas seulement une réminiscence adolescente, une prolongation de l’adolescence, elle devient souvent structurelle, avec des conséquences lourdes pour la vie en communauté, et surtout dans le cadre professionnel.
Le sujet peut être isolé socialement, perdre son emploi, rompre avec ses proches. L’usage de drogue devient un rituel de survie psychique, qui donne forme à un monde intérieur désorganisé, pouvant aller jusqu’à une sensation de chaos.
La drogue ou la substance addictive permet de diminuer l’angoisse, de figer le temps (en tout cas, d’en créer l’illusion), d’éviter l’émergence de conflits. Le travail analytique aide le patient à substituer des produits non toxiques aux drogues et refonder un monde, propre à ses désirs, en lien avec son corps, son environnement, les autres.
Addiction au travail
L’addiction au travail, souvent valorisée socialement, masque une réalité clinique sérieuse : perte de lien affectif, dévalorisation hors productivité, impossibilité de repos sans culpabilité. Le sujet se réfugie dans l’efficacité pour éviter le vide intérieur.
Derrière le “boulot-addict” peut se cacher un traumatisme d’enfance, un désir de reconnaissance parentale, une honte du corps ou du désir. En psychanalyse, on explore les fondations narcissiques de cette compulsion, souvent liées à une image idéalisée du moi. L’objectif est de permettre une décélération, une reconnexion à l’être plutôt qu’au faire, et une libération du désir.
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Addiction chez les enfants et les adolescents
À l’adolescence, le corps change, les repères vacillent, et la jeune fille ou le garçon cherchent à se construire. Dans ce moment fragile, l’addiction fonctionne souvent comme un refuge contre la peur de la transformation (de ses désirs, de ses peurs, de son corps, ..) .
Les écrans, le cannabis ou même l’hypersexualité peuvent venir anesthésier ou cacher cette douleur psychique. L’enfant ou l’adolescent ne trouve pas de mots pour dire, souvent car les adultes ne sont pas disponibles, alors il agit ou consomme. Cette conduite de dépendance peut masquer une dépression larvée, une situation de harcèlement ou un manque de soutien familial.
La psychanalyse aide l’adolescent à remettre du sens là où son comportement semble fou ou antisocial. Une prise en charge précoce peut éviter l’aggravation ou que les troubles deviennent chroniques.
Jeux vidéo et addiction chez les jeunes
L’univers du jeu vidéo permet de tout maîtriser, de ressusciter à volonté, et d’éviter l’échec qui existe dans la vie réelle. Pour un adolescent en souffrance, c’est un espace rassurant et totalisant. L’addiction aux jeux vidéo se manifeste par un isolement social, une baisse scolaire, des troubles du sommeil et parfois une agressivité si le jeu est interrompu. Ce comportement reflète souvent une sensation de vide, une impression de ne pas être reconnu, une perception d’être différent.
En thérapie, le jeu est interprété comme une tentative de contrôle par le jeune, sur l’impuissance ressentie dans le monde réel. Le travail thérapeutique permet à l’adolescent de réinvestir la parole, le lien, et d’apprendre à perdre sans se perdre.
Cannabis et adolescents
La consommation de cannabis à l’adolescence n’est jamais anodine et doit interpeller les adultes. Avant de se rassurer sur une consommation rare et récréative, il faut savoir que celle-ci peut masquer une angoisse profonde, un traumatisme, une carence affective ou une envie de transgresser les normes parentales. Les effets sont souvent minimisés, mais le cannabis altère la mémoire, la concentration et la motivation. À long terme, il peut engendrer isolement, déscolarisation ou perte de projet de vie, sans parler des effets définitifs au niveau cognitifs.
Le sujet “plane” pour ne plus ressentir, pour fuir le réel. En psychanalyse, on cherche à comprendre : que vient calmer le joint ? Que veut-on éviter ? L’objectif est de transformer l’objet cannabis en une parole pleine, permettant de se réapproprier sa propre vie et trouver d’autres moyens, moins toxiques, pour adoucir les souffrances et affronter la vie courante.
