La psychose

Parfois, une personne change brutalement de comportement. Elle entend des voix, pense qu’on l’espionne, semble vivre dans un autre monde… Ces signes peuvent évoquer ce qu’on appelle une psychose.

La psychose impressionne et inquiète. Pourtant, il s’agit avant tout d’un trouble profond du lien à la réalité. Grâce à la psychanalyse, on peut mieux la comprendre, et surtout, mieux accompagner ceux qui en souffrent.

La psychose n’est pas une simple maladie mentale. C’est une organisation psychique particulière, où le rapport à la réalité, au langage, et à l’autre est bouleversé.

La personne psychotique ne « joue pas un rôle » : ce qu’elle vit est réel pour elle, même si cela semble incompréhensible de l’extérieur.

La psychose est probablement un moyen que notre psychisme developpe comme défense face à de la souffrance inomable.

Je suis là pour vous aider

Les grands types de psychose

1. La schizophrénie

C’est la forme la plus connue. Elle peut associer des hallucinations, des délires, une perte de cohérence dans le langage et les émotions. Elle peut évoluer par phases.

2. La psychose paranoïaque

Marquée par un délire organisé, souvent de persécution. Le patient est convaincu qu’il est menacé, trompé, observé. Le raisonnement peut être logique, mais les bases sont fausses.

3. La bouffée délirante aiguë

Apparition brutale de délires et d’hallucinations chez un sujet jusque-là stable. L’épisode peut régresser rapidement, parfois sans rechute.

4. La psychose maniaco-dépressive (aujourd’hui appelée trouble bipolaire)

Alternance d’épisodes dépressifs profonds et d’épisodes d’excitation (euphorie, agitation, idées de grandeur). Parfois, des délires peuvent apparaître dans ces phases extrêmes.

Comment la psychanalyse pense la psychose

Une construction différente de la réalité

Pour Freud, la psychose se forme lorsque le sujet rejette une partie de la réalité qu’il ne peut pas supporter car cette réalité amene trop de souffrance.

Une souffrance du lien, pas un caprice

Des auteurs comme Winnicott ou Ferenczi ont montré que la psychose pouvait naître d’un manque ou d’un excès dans la relation précoce avec l’environnement.
Par exemple : une mère absente ou intrusive, un climat affectif incohérent, un trauma de la petite enfance.
La personne psychotique n’a pas pu construire un sentiment continu d’être elle-même. Le monde extérieur lui semble donc flou, menaçant ou étranger.

Certaines études recentes orientent vers une origine genetique (présence ou pas de certains genes) associée à un environnement pas suffisamment sécurisant.

Peut-on soigner une psychose ?

La psychose demande un accompagnement très spécifique. Le plus important est souvent de créer un environnement stable, prévisible, non intrusif, où la personne peut peu à peu retrouver une forme de sécurité intérieure.

La parole peut venir, mais seulement si le cadre est suffisamment contenant. Le thérapeute n’interprète pas, il soutient, il accueille, parfois en silence.

Les dispositifs possibles

  • Un suivi médical (psychiatre), parfois avec traitement, est souvent nécessaire.

  • Des lieux spécialisés (hôpital de jour, CMP, foyer thérapeutique) peuvent structurer le quotidien.

Une psychothérapie d’inspiration analytique, adaptée, peut aider le sujet à se reconstruire, à faire face à la réalité.

FAQ – Questions fréquentes

1. Est-ce que la psychose est définitive ?

Pas toujours. Certaines formes, comme la bouffée délirante, peuvent ne jamais revenir. D’autres évoluent avec le temps. L’accompagnement adapté est essentiel.

2. Une personne psychotique est-elle dangereuse ?

Dans la grande majorité des cas, non. Les personnes psychotiques souffrent plus qu’elles ne représentent un danger. Seule une minorité de situations nécessite une protection.

3. Est-ce que la psychose est liée à l’enfance ?

Souvent, oui. Elle peut être reliée à des carences ou ruptures précoces dans le lien à l’autre, que la psychanalyse aide à explorer. Ces carences, pour évoluer vers une psychose, necessitent sûrement une base génétique particulière. (ce sont des hypothèses scientifiques)

4. Quelle est la différence entre psychose et névrose ?

Dans la névrose (angoisse, inhibition, refoulement), le sujet garde contact avec la réalité. Dans la psychose, la réalité peut être perdue, transformée, ou vécue comme menaçante.

À votre écoute, sans jugement

Les principaux symptômes de la psychose

1. Hallucinations

Entendre des voix, voir des choses qui n’existent pas, sentir des odeurs sans source : ces perceptions sont bien réelles pour la personne, même si elles n’ont pas de cause extérieure.

2. Délires

Le patient croit à des idées qui ne correspondent pas à la réalité partagée :

  • se sentir poursuivi ou surveillé (délire paranoïaque),

  • croire qu’on est un personnage célèbre, un sauveur, un élu (délire mégalomaniaque),

penser qu’on n’a pas de corps, ou que ses organes ont disparu.

3. Trouble de la pensée

  • Difficultés à organiser ses idées, incohérences dans le discours, silences prolongés, associations d’idées étranges.

  • Parfois, la personne « invente » des mots ou ne parvient plus à nommer les choses.

4. Isolement et retrait relationnel

Peu d’envie de contact, difficulté à exprimer ses émotions, sentiment d’étrangeté par rapport aux autres.

5. Angoisses très intenses

Angoisses de persécution, de morcellement, ou de perte d’identité, souvent impossibles à verbaliser clairement.