Phobie et trauma

Phobie et trauma renvoient à deux versants d’une même faille : l’irruption brutale de l’angoisse dans la vie psychique. La phobie, en psychanalyse, est une tentative d’externaliser une angoisse interne sur un objet précis (insecte, avion, foule…), pour en garder le contrôle.

Le trauma, lui, renvoie à un événement impossible à symboliser qui s’impose au sujet sans qu’il ait pu le métaboliser. Un peu comme un aliment que l’on ne digère pas et qui reste sur l’estomac. Chez l’un comme chez l’autre, on observe des mécanismes de clivage, de déni, ou de répétition défensive.

La psychanalyse permet de reconstruire un récit, de réintroduire la temporalité et le langage là où tout s’est figé. Dans une société hyper stimulante, ces pathologies sont en augmentation, souvent mal comprises, et parfois confondues avec des troubles anxieux ou comportementaux.

L’EMDR est un outil complémentaire, qui dans certaines répétitions (cauchemars, images en boucle, ..) accélère le retour à une vie en société. Comme on ne fait jamais revivre volontairement un trauma à un patient, sous peine de lui infliger de la souffrance, cette technique doit être utilisée avec doigtée.

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Phobie et trauma chez les adolescents et les adultes

Chez les ados et les adultes, la phobie devient plus invalidante car les relations sociales sont perturbées et surtout la vie professionnelle et sentimentale. Elle entrave les choix, les projets, la liberté. Le sujet évite les lieux, les transports, les foules… mais derrière l’objet phobogène se cache une angoisse archaïque non élaborée.

Les traumas de l’adolescence (agressions, humiliations, séparations) ou de l’âge adulte (accidents, deuils) laissent des empreintes conscientes et inconscientes. Ces traces traumatiques peuvent se rejouer à travers des crises de panique, des TOC, ou un repli anxieux. La psychanalyse explore les conditions de surgissement de cette angoisse et aide à restituer une continuité psychique, souvent rompue par l’événement.

Phobie de l’avion ou des technologies

La phobie de l’avion, du train ou de certains objets technologiques révèle une peur de perdre le contrôle, de s’abandonner à une machine ou à une puissance extérieure. Elle symbolise souvent une angoisse de mort ou une angoisse de castration déplacée sur un objet moderne.

La personne évite les voyages, planifie à l’excès, ou ressent une panique paralysante avant un déplacement. Cette phobie peut faire suite à un événement traumatique (accident, turbulence, séparation) ou surgir de façon apparemment inexplicable. La psychanalyse permet parfois de reconstruire la scène originelle du danger, d’en dénouer le fantasme, et d’accompagner le sujet vers une réappropriation de son trajet.

Phobie de la foule

La peur panique de la foule, ou agoraphobie, est fréquente à l’adolescence ou à l’âge adulte. Elle traduit une angoisse psychique où le sujet a l’impression d’être envahi, de dissolution du moi dans un espace sans limites. Le sujet évite les transports, les concerts, les files d’attente, et peut développer des crises d’angoisse aiguës.

Cette phobie signale souvent un manque au niveau de ce qu’on appelle : le dedans et le dehors – ils ne sont plus différenciés. On observe également une perte d’estime de soi, une difficulté à s’inscrire dans le monde, parfois issue d’un trauma non verbalisé. Le cadre psychanalytique permet de retracer l’origine de la peur et de rétablir une enveloppe psychique stable et la possibilité de reprendre une vie plus classique et agréable.

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Phobie et trauma chez l’enfant

L’enfant ne dispose pas encore d’un appareil psychique suffisamment construit pour symboliser, “vivre” l’effroi, ressentir une peur immense. Un cri, un événement brutal, un regard, dans un moment particulier de solitude par exemple, peuvent provoquer un choc psychique qui s’inscrit durablement – c’est ce qui devient un trauma.

Les phobies infantiles — insectes, obscurité, bruits — sont des tentatives d’organisation de l’angoisse. Elles permettent à l’enfant de localiser le danger à l’extérieur, là où il peut [tenter] de l’éviter. Le trauma, quant à lui, survient lorsqu’un événement (abandon, violence, séparation) excède les capacités de traitement psychique. On observe des troubles du sommeil, des jeux répétitifs figés ou au contraire, un abandon du jeu ou des mutismes plus ou moins marqués. L’enfant se désintéresse progressivement de sa vie habituelle et des activités qui lui apportent du plaisir.

Le traitement psychothérapeutique repose sur la mise en récit progressive, dans un environnement sécurisé pour l’enfant et ses parents pour qu’il devienne contenant et trouve, au sein du cabinet, une réponse favorable.

Phobie des insectes chez l’enfant

La phobie des insectes est fréquente chez les enfants et révèle souvent une angoisse de morcellement ou de souillure. L’insecte, minuscule mais menaçant, incarne un danger que l’enfant projette hors de lui.

Il représente parfois une peur du corps, de l’intrusion, ou d’un élément insaisissable dans son environnement.

L’enfant évite les jardins, crie à la vue d’une mouche, ou développe des rituels d’évitement. Souvent le sommeil est très pertubé car l’enfant doit vérifier, inlassablement, qu’aucun insecte n’est à proximité.

Evidemment, les balades dans la nature deviennent pour l’enfant, et par conséquent pour la famille, un calvaire. Cette phobie signale parfois un conflit familial non dit, un secret caché ou un sentiment d’insécurité fondamentale.

Le travail analytique aide à mettre des mots sur la peur, à relier le symptôme à l’histoire du sujet, et à symboliser ce qui était vécu comme inassimilable.